Un espace a été inauguré dimanche dans le XIIIe, deux autres samedi dans le XVIIIe. On
compte 66 jardins de ce type dans la capitale, dont huit nouveaux pour la seule année 2010.
C'est un lopin de terre de 105 mètres carrés, serré à une extrémité du joli square René-Le-Gall (XIIIe). Une quarantaine de riverains, du pro au parfait débutant, y ont créé en moins de deux mois un vrai petit potager. Fraises, fleurs, haricots, chou et verveine tentent de percer sur ce terrain fraîchement aménagé par la Ville.
"La moitié des membres de l'Association des jardins partagés Croulebarbe sont des connaisseurs", explique la trésorière, Marie-Pierre Marchand. La parcelle, digne descendante des "jardins ouvriers" d'il y a un siècle, a été inaugurée dimanche. Avec la bénédiction de la mairie du XIIIe, qui compte désormais six parcelles dans l'arrondissement, et de l'adjointe écologiste aux espaces verts, Fabienne Giboudeaux, qui a signé une charte
avec l'association. Celle-ci s'engage à ouvrir le jardin au public au moins deux demi-journées par semaine, à y organiser des animations et à jardiner bio.
"L'idée a émergé il y a trois ans au conseil de quartier, raconte Marie-Pierre Marchand. Nous avons organisé une réunion dans le square et à notre grande surprise, une vingtaine de personnes ont adhéré ce jour-là". En adhérant au programme Main Verte de la Ville , l'association a bénéficié de son soutien technique et
financier.
Les jardins partagés connaissent un succès sans précédent dans la capitale, qui en compte soixante-six dont huit nouveaux pour la seule année 2010. Ce week-end, deux autres jardins ont été inaugurés :
Bois Dormoy , "forêt urbaine" de 2000 mètres carrés à La Chapelle,
et Baudélire , un jardin de 130 mètres carrés rue Baudélique (XVIIIe).
" Pour 2011, on en compte déjà six , se félicite FabienneGiboudeaux. D'autres sont à venir, dont un situé place Saint-Marthe, un quartier très dense et très urbanisé du Xe". Avec un budget de 200 000 euros, la Ville a doublé cette année les aides à la création de jardins partagés. Le phénomène trouve son essor dans les quartiers périphériques, le XIVe, le XVIIIe, le XXe et le XIXe en tête. Faute de place, le centre de Paris est en retard. L'an dernier, le plus petit jardin, d'une surface de 27 mètres carrés, a ouvert au Clos des Blancs-Manteaux, dans le
Marais.
PS : "Au départ, les gens investissaient les parcelles, parfois de façon sauvage. Le fait que la Ville accompagne les projets rassure les associations."
Fabienne Giboudeaux, adjointe aux espaces verts.