Réunion publique – Mairie de Cachan – 13 mai 2016
Aménagement des rives de Bièvre et sentes
Présents en tribune
Hélène de Comarmond 1ère adjointe, Camille Vielhescaze adjoint au mairie (chargé de la jeunesse-vie des quartiers et vie citoyenne), Nicolas Michelin urbaniste conseil pour la ville, un représentant de Praxis, société d’architecture paysagiste retenue, Dominique Barjou, directrice de Cabinet, Christophe Bey, DGS, et Philippe Verrier directeur des services techniques
Hélène de Comarmond présente le contexte de cette réunion publique. L’aménagement des rives de Bièvre et le projet de circulations douces ont plusieurs ambitions : patrimoniale, environnementale et sociale. Elle parle de restitution de cette promenade, de reconquête… Après la reconquête foncière, la suite, selon H de C, ne peut se faire qu’avec la concertation des habitants.
« L’objectif de la réunion de ce soir sera double :
- Partager les enjeux des bords de Bièvre
- Proposer les modalités de fonctionnement d’un atelier citoyen »
Nicolas Michelin, urbaniste conseil pour la ville, déjà intervenu sur les secteurs de la gare et Dolet, avec son équipe a travaillé il y a deux ans sur une étude concernant les rives de la Bièvre. Aujourd’hui, il présente des propositions :
La promenade le long de la Bièvre
Nicolas Michelin raconte l’histoire de la ville traversée par l’acheminement de l’eau de la Vanne et un cours d’eau très liée aux nombreuses blanchisseries installées le long. « On peut s’inspirer des traces de l’histoire pour définir un plan d’urbanisme ». La Bièvre est couverte par des dalles en ciment et inaccessible au public. Dans ce petit cheminement de la Bièvre, dans cette étroitesse, on retrouve une ambiance des maisons les pieds dans l’eau (en clignant un peu les yeux et faisant abstraction des tags). Dans cette partie Cousté Dolet, on aimerait garder une échelle en révélant cette étroitesse. »
Les sentes
Il expose les liens entre la Vanne et la Bièvre qui se font par des sentes sur le Coteau.
Des nouvelles sentes viendraient compléter, prolonger les actuelles pour aller jusqu’au centre-ville et la gare. Faire en sorte que les anciennes sentes puissent descendre des coteaux jusqu’à la Bièvre. Le projet serait de garder leur étroitesse d'antan. Ce seraient des promenades douces, entretenues, avec passage de vélo possible.
Quand on chemine le long des sentes, on profite des jardins des propriétés avoisinantes. « on a proposé à la ville de ne surtout pas élargir les sentes comme la Fontaine couverte ».
Ex : prolongement de l’escalier de Rungis et de la Fontaine couverte vers le centre-ville.
Il explique que la reconquête de la Bièvre passera par l’acquisition de parcelles pour faire passer les sentes perpendiculaires.
Extrait de la présentation de N. Michelin :
le bâti en noir, le non bâti en blanc, en pointillé vert les sentes existantes (Rungis et Fontaine couverte), en orange les sentes à créer
Le départ de la promenade partirait de la place du théâtre, avec un jardin surélevé en projet, traversée de la place Carat, du parking Eustache Deschamps , et longer la Bièvre couverte pour un
cheminement plus intime en entrant au niveau de la rue Guichard (face à l’actuel local des policiers municipaux).
Sur cette partie couverte par la Bièvre on note un « retrait vert » obligatoire sur un coté donnant une armature végétale continue, de l’autre coté du cheminement, quelque chose de plus minéral (des murs).
N. Michelin continue : « C’est une mise en valeur de la Bièvre assez confidentielle. On conserve au maximum le patrimoine existant, lorsque il se casse la figure, on fait en sorte de remonter on lui donne d’autres usages notamment à certains endroits. Si on reconstruit, on fait en sorte de s’adosser le plus près possible de cette limite, la Bièvre et de garder cette échelle basse »
« Cela va seconder des parties pas terribles, mais ça avance… on essaye de calmer des ardeurs des investisseurs, on travaille beaucoup dans notre cabinet, on fait tout pour garder une échelle : toitures, matériaux nobles architecturaux contemporains s’insérant dans l’histoire de ce quartier Cousté-Dolet fragile mais passionnant. Toutes les suggestions pour mieux appréhender le quartier (…) pour le devenir est le sens de ces rencontres » indique Nicolas Michelin.
Il poursuit qu’il reste deux vestiges du passé dans le quartier du centre : deux séchoirs (utilisées par des blanchisseries) et qu’il faudrait les conserver. Il y a des hangars qui restent aussi.
Société PRAXIS, cabinet d’architectes paysagistes
Cette société est mandatée par la ville travaille actuellement sur la réhabilitation de la station Total avenue de la Division Leclerc à La Plaine avec la participation d’habitants. Elle a présenté son cadre d’intervention (faune-flore notamment).
Interventions du public
Une habitante indique que le cheminement de la Bièvre se répercute au niveau de la rue Étienne Dolet par la courbe de ses bâtiments anciens épousant le coude de la Bièvre. Elle signale d’ailleurs qu’elle a réhabilité une blanchisserie (angle Cousté et Dolet) sans intervention d’un promoteur immobilier. Elle suggère que la municipalité puisse réserver des parcelles afin de permettre à des habitants qui, achetant une parcelle, pourraient réhabiliter les lieux et bâtiments ayant des volumétries intéressantes, afin de ne pas laisser des promoteurs dénaturer ces lieux.
Nicolas Michelin explique qu’il est favorable à cette suggestion, que favoriser l’autopromotion immobilière existe dans d’autres villes françaises dont Paris. Cela peut permettre de sauver des lieux chargés d’histoire.
Dominique Barjou précise « qu’aux 42-44 au rue E. Dolet, anciennement menuiseries Pitchpin et un logement social, une réflexion peut être partagée pour réhabiliter les bâtiments et en fond de parcelle, en profiter de reprendre les bords de Bièvre. Nous sommes attentifs à ce qui se passe et à continuité de la courbe de la rue E. Dolet».
Un habitant précise qu’au 38 rue E. Dolet,où il habite, un collectif s’est constitué pour réhabiliter les lieux. Et, il y a 14 ans sous les conseils des Bâtiments de France , ils ont conservé un séchoir de 1880 au sein de cette copropriété. « On a essayé au mieux de garder l’esprit des séchoirs. »
Un autre habitant, du Coteau, précise que les sentiers sont très fréquentés matin et soir notamment par les écoliers. Un autre projet sur la circulation qui émerveillerait tous les Cachanais serait de rendre possible le franchissement de la vallée en passant sur les aqueducs.
Une cachanaise (de la rue Félix Choplin) demande comment se fait la transition douce entre la forte densification du centre ville et le coteau très vert ? Christophe Bey, DGS, lui répond que pour les projets privés, la ville va faire respecter le PLU. Sur des parcelles dont la mairie est propriétaire, les modalités sont discutées avec les habitants. Cette habitante précise que le PLU a été surélevé sur ces parcelles. Elle déplore que le PLU dans le centre-ville permette l’édification d’immeubles de 3 étages qu’il est possible de les retrouver le long de la Bièvre ou des sentes (ex : comme serait le cas dans la sente envisagée en prolongement de la Fontaine couverte d’après le permis de construire déposé qu’elle a consulté).
Demande de la part d’un habitant s’il y a des projets sur du coté de La Plaine. Hélène de Comarmond lui évoque les promenades inter-quartiers bien avancées en connexion avec ce projet.
Mise en place d’un atelier citoyen
Camille Vielhescaze indique les modalités d’un atelier dédié à l’aménagement des rives de Bièvre et des sentes de Cachan avec pour travail : « l’aménagement global, les ambiances, de mémoire, les éclairages, le mobilier, la petite maison à l’entrée des rives coté Guichard… »
Cet atelier citoyen sera composé des personnes ressources liées au projet (élus, services municipaux-cabinet d’urbanisme et paysagiste) et d’une quinzaine d’habitants répartis sur 3 pôles :
- 1 représentant par comité de quartier (2 éventuellement pour le Centre-ville plus investi par ce projet)
- 5 volontaires tirés au sort parmi ceux ayant déposé leur nom sur une liste à la mairie (et dès ce soir)
- 5 tirés au sort sur l’ensemble des listes de la ville (prévu en Mairie le 14 mai)
Son calendrier : une réunion de l’atelier avant l’été, 2ème quinzaine de juin et une autre en septembre.
Un habitant cite la parcelle en cours de cession par la ville à un projet immobilier SIER angle rue Cousté/ rue Guichard. Au niveau de la circulation, des flux, il soulève qu’il y a un véritable nœud. Que signifie la circulation douce dans cette partie ? Qu’est-ce qu’on fait de l’espace public ? Faisons une discussion publique à partir de cet espace public.
Camille Vielhescaze répond que le sujet central de l’atelier sera la circulation douce. Ces enjeux pourraient être traités par l’atelier citoyen.
Une habitante vivant au dessus de Simply signale d’ailleurs que la circulation derrière le supermarché dépend du rythme de ses livraisons. Les livraisons devaient s’effectuer à l’emplacement des pompes à essence. Cette station-service qui n’est plus aux normes est devenue dangereuse selon elle et inquiète le voisinage. Pas de retour de la mairie sur ce point depuis plusieurs années.
Une habitante déplore que les ateliers citoyens soient axés sur des points d’aménagements précis. Il n’y a pas de vision d’ensemble urbanistique de la ville.
Un habitant demande à élargir la concertation.
Camille Vielhescaze lui répond que « les citoyens des ateliers définissent le cadre dans lequel ils veulent travailler. »
A l'issue de la réunion, une quinzaine de personnes se sont immédiatement inscrites pour faire partie de l'atelier.
Cet atelier est une occasion à ne pas manquer pour les habitants qui souhaitent s'exprimer sur les transformations du centre de leur ville. Tous ceux qui sont intéressés sont invités à s'inscrire rapidement à la mairie « atelier citoyen Rives de Bièvre et sentes » ou en écrivant à camille.vielhescaze@ville-cachan.fr